Selecciona una palabra y presiona la tecla d para obtener su definición.
 

1

Précisons également que le poème «CII» apparaît aussi comme une réécriture d'une chanson de Bob Dylan, le chanteur folk nord-américain. En effet, il existe un lien et des similitudes (que le critique chilien José Christian Páez qualifie de façon réductrice de plagiat) entre les deux textes; il conviendrait de parler de «réécriture»: «"Le rêve 115 de Bob Dylan": 6e strophe: J'ai frappé à la porte d'une maison, le drapeau de l'Union déployé. J'ai dit: "Pourriez-vous m'aider, j'ai des amis à l'ombre". L'homme répondit: "Hors d'ici ou je te réduirai en morceaux". Je répondis: "Vous savez qu'on a aussi rejeté Jésus". Il dit: "Toi tu n'es pas Lui. Va-t'en d'ici avant queje ne te brise les os. Je ne suis pas ton père". Je décidai que l'on devait l'arrêter et je suis allé chercher un policier» (La traduction nous appartient). «"El sueño 115 de Bob Dylan": Estrofa 6a: Llamé a una casa con la bandera de la Unión desplegada. Dije: "Podría ayudarme, tengo a unos amigos a la sombra". El hombre dice: "Fuera de aquí o te haré pedazos". Dije: "Usted sabe que también rechazaron a Jesús". Dijo: "Tú no eres Él. Vete de aquí antes de que te rompa los huesos. Yo no soy tu padre". Decidí que tenían que arrestarle y fui a buscar a un policía». «"Bob Dylan's 115 the dream": Well I rapped upon a house / with the U. S. flag upon display /I said, could you help me out /I got some friends down the way / The man says, you know they refused Jesus too / He said, you're not him / Get out of here before I break your bones /I ain't your pop /I decided to have him arrested / and I went lookin' for a cop». Voir: José Christian PÁEZ , «El plagio de Raúl Zurita», La Semana (Las últimas noticias), Santiago du Chili, 8 août 1993, pp. 12-13.

 

2

Gérard GENETTE, Palimpsestes. La littérature au second degré, Paris, Editions du Seuil, coll. «Points/Essais», 1982, p. 292.

 

3

Selon Gérard Genette, un hypertexte est "tout autre texte dérivé d'un texte antérieur par transformation simple (nous dirons désormais transformation tout court) ou par transformation indirecte: nous dirons imitation». Voir: Gérard GENETTE, Palimpsestes, op. cit., p. 16.

 

4

«/CI/ Il se faisait tard quand en me prenant par l'épaule / Il m'ordonna: / "Va et tue-moi ton fils"/ Allons -lui répondis-je en souriant- tu te fous / De moi sans doute? / "Bon, si tu ne veux pas le faire c'est ton problème, / mais souviens-toi qui je suis, alors après ne / viens pas te plaindre"/ D'accord -m'entendis-je lui répondre- et où / veux-tu que je commette cet assassinat? / Alors, comme si c'était le hurlement du vent / qui parlait, Il dit: / "Loin, dans ces cordillères perdues du Chili". /CII/ Le visage ensanglanté je frappai à sa porte: / Pourriez-vous m'aider -lui dis-je- j'ai des amis dehors / "Va t-en d'ici -me répondit-il- avant que /je ne fasse partir à coups de pied"/ Allons -lui fis-je remarquer- vous savez aussi / Qu'on a rejeté Jésus. / "Toi tu n'es pas Lui"-me répondit-il-fiche le camp / ou je te casse la figure. Je ne suis pas ton père"/ S'il vous plait -insistai-je- les gars qui sont / dehors sont vos fils... / "D'accord -répondit-il en se calmant- emmène-les à la terre promise"/ Bien: mais où se trouve cet endroit? -demandai-je- / Alors, comme si c'était une étoile qui / le disait, il me répondit: / "Loin, dans ces cordillères perdues du Chili". /CIII/ Réveillé soudain je l'entendis en rêve après la nuit: / "Hé, Zurita -me dit-il- prends ta femme et ton / fils et tu te barres sur le champ"/ Ne dis pas de bêtises -lui répondis-je- laisse-moi dormir en paix /je rêvais de montagnes qui marchent... / "Oublie ces âneries et dépêche-toi -me pressa-t-il- / tu ne penses tout de même pas que tu as tout le temps du / monde. Le Duce est en train de s'approcher"/ Ecoute-moi -répondis-je- rappelle-toi qu'il y a longtemps / déjà que tu me racontes des salades, n'essaie pas / De me répéter ces histoires. Je ne suis pas Joseph. / "Suis la route et ne discute pas. Très bientôt / tu sauras la vérité"/ "D'accord -lui répliquai-je presque en pleurant-et où / Pourra-t-elle donner le jour tranquillement? / Alors, presque comme si c'était la Croix elle-même / qui s'illuminait, Il répondit: / "Loin, dans ces cordillères perdues du Chili"» (La traduction nous appartient). Lire: Raúl ZURITA, «Allá lejos», Anteparaíso, Madrid, Visor de Poesía, n° 268,1991, pp. 77-81.

 

5

(La traduction nous appartient). «Nos llevaron a la Escuela de Ingeniería Naval, que está en Salinas [...]. Lo que más les interesaba era ubicar a los jefes y dirigentes de la Federación de Estudiantes [...]. Yo había sido miembro de las Juventudes Comunistas en la universidad, pero un militante de base, sin ninguna importancia [...]. De ahí nos distribuyeron en dos barcos de la Compañía Sudamericana de Vapores, el Maipo y el Lebu, y también a dos detenidos importantes en La Esmeralda». Juan Andrés PINA, «Raúl Zurita: abrir los ojos, mirar hacia el cielo», Conversaciones con la poesía chilena, Santiago du Chili, Pehuén Editores, octobre 1990, pp. 205-206.

 

6

AMNESTY INTERNATIONAL, Chili: rapport sur la torture et sur les prisonniers «disparus», Paris, EFAI, septembre 1981, p. 21.

 

7

Luis SEPÚLVEDA, «L'infâme histoire de l'infamie», La folie de Pinochet, Paris, Editions Metailié, 2003, pp. 67-68.

 

8

Pierre RIADO, L'Amérique latine de 1945 à nos jours, Paris, Masson Histoire, coll. «Un siècle d'histoire», 1992, p. 298. Nous apprenons aussi que: «La DINA est créée officiellement le 14 juin 1974 par le Décret-loi 521. Elle y est présentée comme "un organisme militaire de caractère technico-professionnel dépendant directement de la Junte militaire dont la mission sera de réunir toute l'information nécessaire pour la formation des politiques, la planification et l'adoption des mesures indispensables pour sauvegarder la sécurité du pays"». Jac FORTON, L'affaire Pinochet. La justice impossible, Paris, L'Entreligne, coll. «Monde contemporain», mai 2002, Amnesty International, pp. 42-43.

 

9

Sergio Zamora, arrêté le 15 mai 1975, fait part de son expérience de sept heures dans un centre de torture de la DINA: «Ils me frappèrent sauvagement les chevilles avec un objet dur, à plusieurs reprises. Avec le même objet, ils me frappèrent la partie supérieure du bras. C'était le traitement que la DINA réservait à tous les détenus. Avec quelques variantes, cela faisait systématiquement partie de la torture. Tous ceux queje connaissais et qui avaient été arrêtés auparavant avaient connu le même sort». Sergio ZAMORA, Sept heures entre les mains de la DINA, Paris, Editions Florent Massot, 1993, p. 48.

 

10

La seule différence entre la DINA et la CNI est que la première dépend de la Junte, tandis que la seconde dépend du Ministère de la Défense, mais la violence de leurs actes est très proche.